Après une année 2022 marquée par la flambée des taux obligataires, les premiers signes d’une maîtrise de l’inflation aux Etats-Unis permettent d’entrevoir une amélioration des conditions pour les entreprises. Alors que les émissions corporate se sont multipliées récemment, à des taux élevés, la baisse de ces derniers permet de réouvrir le marché aux émetteurs les plus risqués, qui en étaient exclus jusqu’à ces dernières semaines.
Le 7 novembre dernier, Faurecia a réalisé une émission obligataire de 400 millions d’euros, à maturité trois ans et demi, avec un coupon à 7,25 %. Il y a un an, pour racheter Hella, elle n’avait payé qu’un coupon de 2,75 %. Même si la physionomie de la société a changé, cette hausse spectaculaire traduit la dégradation des conditions d’émissions consécutive à la hausse des taux. Toutefois, elle n’aurait sans doute pas pu avoir lieu (à ce prix) quelques semaines auparavant. En effet, le coût des émissions obligataires a atteint des niveaux inégalés depuis dix ans : les coupons frôlant régulièrement les 10 %. Une situation qui a fermé peu à peu l’accès aux financements obligataires. « Entre début septembre et fin octobre, nous avons eu environ une demi-douzaine de transactions high yield de taille supérieure à 300 millions d’euros, mais avec des coupons très élevés : Lottomatica (350 millions d’euros, 9,75 %), Verisure (500 millions d’euros, 9,25 %) ou bien encore Fedrigoni (300 millions d’euros, 11 %) », indique Blaise Bourdy, responsable de l’origination des marchés de capitaux pour les entreprises en France, en Belgique et au Luxembourg chez Société Générale. Ces coupons sont établis en ajoutant à la composante taux un spread de crédit, censé refléter la différence de solvabilité ou de qualité entre deux titres. Or, mi-octobre, le taux midswap euro (qui sert de référence pour fixer les tau...