Alors que les prix du gaz et de l’électricité explosent, les entreprises voient leurs charges grimper en flèche, au risque de voir leur activité remise en cause. Pour maintenir leur rentabilité à des niveaux raisonnables, beaucoup ont entrepris de revoir leur façon de travailler. Déçues par les premières mesures trop compliquées mises en place par le gouvernement, elles attendent de nouveaux efforts de la part de ce dernier, ainsi que de l’Europe.
« Nos coûts annuels en gaz sont passés de 19 millions d’euros en 2021 à 75 millions d’euros en 2022, soit déjà 56 millions d’euros de dépenses supplémentaires ! remarque Guillaume Rabel-Suquet, DRH et directeur de la communication du groupe Arc. Et pour 2023, si le prix du gaz reste à son niveau actuel, notre facture de gaz pourrait atteindre plus de 200 millions d’euros. » Le groupe verrier n’est pas le seul à être inquiet face à la montée drastique des coûts de l’énergie. Déjà élevé par rapport à sa moyenne historique avant le conflit, du fait notamment de la reprise économique post-Covid et de la maintenance d’une grande partie du parc nucléaire français, le cours du gaz aux Pays-Bas, qui sert de référence en Europe, a été multiplié par plus de dix depuis le début de la guerre, fin février. Au sein de l’Union européenne, le prix de l’électricité étant lié à celui du gaz, le cours du mégawattheure a également grimpé. Son prix de marché pour 2023 est passé d’environ 140 euros/MWh en février à 582 euros/MWh le 14 septembre. « Même si le prix de l’électricité a été divisé par deux par rapport à son pic fin août, il reste plus de dix fois supérieur à son tarif en 2020 ! » observe Patrice Berruet, associé chez Euklead.
Un impact à plusieurs millions d’euros
Selon plusieurs chefs d’entreprise, cette hausse des coûts de l’énergie pourrait avoir des conséquences bien plus importantes que la crise sanitaire sur l’activité de leur entreprise et celle de leurs filières. En effet, alors que pour la majeure partie des...