Au cours de l’année à venir, la Banque centrale européenne va augmenter sensiblement ses taux d’intérêt directeurs. Les économistes tablent sur une hausse de 250 points de base, la BCE se concentrant sur la lutte contre l’inflation. La banque centrale écarte le risque de stagflation, estimant que la croissance, proche de zéro au deuxième trimestre en zone euro, va rebondir.
Qui aurait pu l’imaginer il y a encore quelques mois ? C’est dans une période de grande incertitude économique que la Banque centrale européenne (BCE) entamera, dès juillet, un nouveau cycle de hausse de ses taux d’intérêt directeurs, le premier depuis onze ans. Une incertitude qui prévalait également lors des dernières hausses de taux, annoncées par Jean-Claude Trichet en avril et juillet 2011, alors que couvait la crise de la zone euro. Ces décisions lui avaient été beaucoup reprochées ensuite, car elles avaient contribué à alimenter cette crise.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a pourtant confirmé, jeudi dernier, la perspective d’une hausse de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) des taux directeurs, qui serait actée lors de la prochaine réunion de la BCE, le 25 juillet, suivie d’un probable relèvement plus significatif, de 50 points de base (pb), en septembre, si les perspectives d’inflation ne s’améliorent pas. Ainsi, le taux de référence, le taux de dépôt, aujourd’hui négatif (- 0,50 %), deviendrait positif en septembre, à 0,25 %. La politique monétaire serait toujours expansionniste si les choses en restaient là… mais ce n’est pas du tout ce que suggère Christine Lagarde, ni ce qu’anticipent, en conséquence, le marché et les économistes de banque : la hausse des taux va se poursuivre au second semestre 2022 et début 2023. Après avoir écouté Christine Lagarde, les experts de Deutsche Bank s’attendent à ce qu’une nouvelle hausse de 50 pb ait lieu en...