Atone ces deux dernières années, le segment obligataire public dédié aux entreprises non notées enregistre un premier semestre plus actif. Mais l’accès plus compliqué à ce compartiment lors des périodes de volatilité, auquel s’ajoute le versement par les émetteurs concernés d’une prime de non-notation, incite un nombre croissant d’entre eux à se faire évaluer par une agence de rating.
Habitué à alterner les périodes d’activité fastes et les phases de fermeture plus ou moins prolongées, le segment du marché obligataire public dédié aux émetteurs non notés sort de sa léthargie. Après avoir vu ses volumes tomber en Europe à 350 millions d’euros en 2022, contre près de 9 milliards d’euros un an plus tôt, ce compartiment avait commencé à retrouver des couleurs l’année dernière, avec 3,3 milliards d’euros levés par quatre sociétés non financières. Des statistiques qui pourraient être dépassées au cours de ce seul premier semestre 2024. Depuis janvier, cinq émetteurs s’y sont en effet déjà présentés, levant au passage environ 2,8 milliards d’euros. Parmi eux, on retrouve l’industriel finlandais Valmet, le groupe pharmaceutique belge UCB, le constructeur automobile allemand Porsche et le français Bel, qui a collecté le 4 avril 350 millions sur cinq ans (coupon de 4,375 %).
Des investisseurs toujours sélectifs
Deux principaux facteurs alimentent ce regain d’activité. « Celui-ci s’explique non seulement par le recul de la volatilité de marché par rapport aux deux dernières années, mais aussi par le fait que les investisseurs se disent qu’il est opportun d’acheter ces titres avant que la BCE n’enclenche son cycle de baisse des taux directeurs, qui devrait également entraîner une diminution des taux longs », fait remarquer Jérôme Pellet, head of corporate & public sector DCM origination France chez HSBC. Malgré des voyants plutôt au vert, les spécialistes des marchés de capitaux préfèrent néanmoins rester...