Apparue avec les financements, l’intégration de critères ESG gagne depuis peu un nombre croissant d’instruments financiers utilisés par les entreprises. Une tendance alimentée en partie par l’intérêt qu’en retirent leurs directions financières, notamment sur un plan pécuniaire.
Première entreprise au monde à avoir émis des obligations dont le coupon est amené à fluctuer en fonction de l’évolution d’indicateurs ESG prédéterminés (sustainability-linked bonds), Enel continue de se distinguer. Fin janvier, l’énergéticien italien a en effet mis en place un accord-cadre inédit portant sur l’ensemble de ses couvertures de change de 2021, qui revêtiront elles aussi une dimension sustainability-linked.
Un axe de communication
Si le groupe transalpin fait indéniablement figure de précurseur dans le domaine de la finance durable, il n’est toutefois pas le seul. Longtemps circonscrite à la sphère des obligations (« green », « social », « sustainable », « transition »…), la déferlante ESG a récemment gagné d’autres entreprises, qui ont également apporté de l’innovation dans des produits régulièrement utilisés par les directions financières : obligations convertibles vertes (Neoen) ou durables (Schneider Electric), titres hybrides verts (Engie, etc.), placement privé de type Euro-PP sustainability-linked (Korian, Albioma), programme d’affacturage inversé ESG (Puma…), placements de trésorerie, garanties financières, opérations de titrisation (voir encadré), etc.
Dans un autre genre, la société Bic vient même de lancer le premier programme de rachats d’actions à impact ESG ! Une créativité sans faille qui, à en croire les spécialistes, n’est pas près de s’arrêter. « Il est aujourd’hui possible d’intégrer des critères extra-financiers dans la quasi-totalité des opérations financières que...