Alors que le contexte économique et social tend à se détériorer depuis quelques mois en France mais également à l’international, le spectre de l’augmentation des défaillances d’entreprises et des délais de paiement ressurgit. Plus vigilants, les spécialistes en gestion du poste client multiplient les investissements dans les nouvelles technologies dans le but de mieux maîtriser ces risques, ce dont profitent directement leurs propres clients.
La seconde partie de l’année 2018 aura sonné la fin de l’embellie sur le front des défaillances d’entreprise. Après trois années de recul, la dynamique de reflux des défauts, amorcée en 2015, a en effet marqué le pas au second semestre. Selon Altares, 54 600 procédures collectives ont été prononcées en 2018, soit à peine 1 % de moins qu’en 2017.
Si le premier trimestre avait été encore très favorable (- 9 % sur un an), le deuxième ne restait dans le vert (- 2 %) qu’à la faveur d’un bon mois de mai. Mais la tendance s’est ensuite inversée, avec un rebond des procédures collectives de 6 % au troisième trimestre et de 4 % au dernier trimestre. «L’essentiel du volume des défaillances porte sur les petites entreprises pour lesquelles nous nous attendons encore à de nombreuses procédures, notamment en raison du mouvement des Gilets jaunes, observe Thierry Millon, directeur des études de la société Altares. Près de 94 % des entreprises défaillantes en 2018 sont ainsi des TPE (moins de 10 salariés). Une proportion significative qui ne saurait toutefois masquer la situation, également très préoccupante, des PME employant plus de 100 salariés, pour lesquelles le taux de faillite a bondi de 11,5 % en 2018 ‒ dont plus de 24 % sur le seul dernier trimestre. Les jeunes entreprises de moins de cinq ans ont également été les plus vulnérables.
La consommation au ralenti
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, les perspectives ne s’annoncent guère porteuses sur ce front. Pour 2019, de nombreux économistes...