L’inflation est devenue un vrai risque aux yeux de nombreuses banques centrales, qui augmentent leurs taux d’intérêt, comme la Banque d’Angleterre, ou l’envisagent, à l’instar de la Fed. La situation est jugée moins inquiétante au sein de la zone euro, mais elle pousse la BCE à retirer progressivement ses mesures de soutien sous forme d’achats d’actifs.
La question de l’inflation, qui a préoccupé banques centrales et marchés financiers tout au long de 2021, va rester un sujet d’inquiétude en 2022. Après avoir insisté jusqu’à l’automne dernier sur le « caractère transitoire » de celle-ci, les dirigeants des banques centrales se montrent désormais beaucoup plus prudents sur la durée du pic inflationniste. Il faut dire que les derniers chiffres ont de quoi frapper les esprits : en novembre dernier, la hausse des prix a atteint 6,8 % sur un an aux Etats-Unis et 4,9 % au sein de la zone euro, alors même qu’elle était sensée, aux dires des déclarations des banquiers centraux en septembre, nettement ralentir. En conséquence, Christine Lagarde, lors de sa conférence de presse du 16 décembre, a estimé que la hausse des prix au sein de la zone euro resterait « au-dessus de 2 % (la cible de la BCE) la majeure partie de l’année 2022 ». Et la Banque centrale européenne a révisé en forte hausse ses prévisions d’inflation pour l’ensemble de 2022. Si elle tablait en septembre sur une hausse des prix de 1,7 %, elle affiche désormais + 3,2 %. Les prix de l’énergie n’augmentent plus, mais il ne faut pas s’attendre à une baisse avant la fin de l’hiver. Et ce n’est pas le seul facteur d’inflation. « On peut penser que la hausse des prix de l’énergie est derrière nous, en revanche, les problèmes rencontrés sur les chaînes d’approvisionnement perdurent, ce qui n’était pas du tout attendu, souligne Nadia Gharbi, économiste senior au sein de la banque Pictet. La résurgence de la crise de la Covid n’arrange pas les choses. »