Les marchés financiers tablent désormais sur une hausse des taux d’intérêt directeurs beaucoup plus rapide aux Etats-Unis qu’en Europe. Ajoutée aux incertitudes concernant les pays émergents, qui incitent à la recherche de monnaies sûres, cette orientation devrait favoriser nettement le dollar, estiment les prévisionnistes.
Combien de temps peut durer le transitoire ? Telle est la question presque philosophique à laquelle a été soumise la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, à l’occasion de la conférence de presse qui suivait, le 28 octobre, la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE. L’ancienne ministre française de l’Economie est contrainte d’admettre que l’inflation en zone euro ne sera pas aussi transitoire que prévu et qu’elle ne retombera pas avant la fin de l’année à ses niveaux d’avant-crise, bien inférieurs à 2 %. En septembre, la hausse des prix a atteint 3,4 % sur un an en zone euro, et « ils vont continuer d’augmenter tout au long de 2021 », estime désormais Christine Lagarde, suggérant que le rythme constaté en septembre pourrait perdurer plusieurs mois. Le transitoire sera donc « un peu plus long que prévu », admet-elle à présent, anticipant un retour à la normale « courant 2022 ». Pour autant, rien ne justifie, à ses yeux, un resserrement de la politique monétaire via une hausse des taux d’intérêt en 2022.
C’est pourtant cette hypothèse que teste le marché, estimant que la BCE pourrait être contrainte d’augmenter légèrement ses taux directeurs d’ici la fin de 2022, face à une inflation durablement plus élevée qu’anticipé : les contrats à terme à échéance décembre 2022, sur le taux au jour le jour, intègrent désormais des taux directeurs relevés de 10•points de base (pb), par rapport à leur niveau actuel de -·0,5 %.
Une contradiction apparente des marchés
Les marchés apparaissent en...