En raison de l’entrée en vigueur d’une directive européenne, les entreprises vont devoir dès cette année réévaluer la valeur de leurs fonds commerciaux dans leurs comptes annuels. Inédit pour la plupart des PME, cet exercice devrait entraîner une charge de travail importante pour les collaborateurs financiers et comptables.
Voilà une mini-révolution comptable dont les PME se seraient bien passées…
Suite à l’entrée en vigueur en 2016 de la directive européenne relative aux états financiers du 26 juin 2013, quasiment toutes les entreprises françaises (voir encadré) qui disposent de fonds commerciaux (c’est-à-dire des actifs immatériels, clientèle, marque, etc., inclus dans un fonds de commerce) vont être obligées de réévaluer chaque année la valeur de marché de ces derniers. Si les sociétés cotées ou ayant adopté les normes comptables IFRS sont rompues à l’exercice, ce dernier est en revanche inédit pour la plupart des petites et moyennes entreprises. «Jusqu’à présent, la majorité des PME ne testaient la valeur de ces actifs que lorsqu’elles constataient une chute de leurs indicateurs de performance (baisse de la fréquentation d’un magasin, des ventes, etc.) ou qu’elles préparaient leur cession», confirme Julien Herenberg, directeur général délégué au sein du cabinet d’audit et de conseil Opsione Group.
Deux méthodes comptables
Contraintes pour la première fois, dans le cadre de leurs comptes 2016, de mener ces tests de dépréciation, les entreprises peuvent choisir entre deux méthodes : la détermination de la valeur vénale de leurs fonds commerciaux, ou celle de leur valeur d’usage. «Dans le premier cas, elles se basent sur la valorisation de ce type d’actifs au sein d’entreprises comparables pour en déduire celle de leurs propres fonds commerciaux, explique Julien Herenberg. Dans le second cas, elles s’appuient sur les flux de trésorerie futurs actualisés liés à ces actifs.»
Quel que soit leur...