Sur fond de crise sanitaire, les commissaires aux comptes troquent leur casquette de gendarme contre une blouse de médecin et apportent leur aide aux chefs d’entreprise.
Mardi 17 mars, premier jour de confinement en France, tout s’est soudain figé. Dans les très grands groupes, les arrêtés comptables étaient déjà terminés. Mais ce n’est pas le cas dans les petites et moyennes entreprises. «Il a fallu organiser le travail à distance dans les entreprises et les cabinets d’audit, explique Jean Bouquot, président de la CNCC. Or tout n’est pas dématérialisé, il y a encore beaucoup de documents papier et, quand on n’est plus dans les locaux, impossible d’y accéder. Par ailleurs, les services comptables travaillent plutôt sur des postes fixes que portables. Et puis les systèmes informatiques sont calibrés pour un pourcentage donné de connexions depuis l’extérieur, pas pour 100 % des salariés.»
Des audits compliqués
Autant de difficultés qui ralentissement les opérations d’arrêté des comptes. Heureusement, parmi les 25 ordonnances adoptées par le gouvernement le 25 mars, il en est une qui repousse de trois mois tous les délais habituels. De même, il est possible de tenir le conseil d’administration d’arrêté des comptes de manière dématérialisée. «Ce sont d’excellentes mesures qui vont nous aider, car les opérations d’audit sont compliquées dans le contexte actuel, estime le président de la compagnie. Nous cheminons pas à pas avec les pièces dont nous disposons en renvoyant à la sortie du confinement les vérifications qui ne peuvent être réalisées en ce moment.»
Même quand les comptes ont été clôturés dans les grands groupes, il reste du travail. «La crise est un élément...