Frédéric Chapuis, directeur de projets transformation de la fonction finance chez Argon Consulting, nous présente les réels impacts sur les fonctions financières des logiciels d’automatisation de processus ou RPA (robotic process automation).
Comment devrait évoluer la fonction finance dans les prochaines années ?
Certains ont une vision alarmiste et estiment que les effectifs de cette fonction devraient être divisés par deux ou plus dans les prochaines années. Je n’y crois pas. Les fournisseurs de solutions type SAP ou Oracle proposent des outils ERP (logiciels de gestion intégrée) depuis près de trente ans. Certaines opérations récurrentes ont déjà été supprimées grâce à ces outils. Il est indéniable que nous assistons à une évolution importante avec l’incursion du digital dans la finance, la nouvelle vague ERP, la robotisation ou l’intelligence artificielle. Les nouveaux produits offrent davantage de fonctionnalités et d’automatisation, ils permettent aux entreprises d’aller plus loin dans l’optimisation de leur efficacité.
Certains grands groupes bancaires recourent aux logiciels RPA depuis déjà deux ans. De façon plus générale, nous sommes réellement sollicités sur ces solutions depuis environ un an. Les sociétés qui traitent de gros volumes de transactions administratives sont particulièrement intéressées par cette évolution. C’est le cas des entreprises du secteur tertiaire évoluant dans la banque, l’assurance, l’immobilier, le travail temporaire ou le tourisme par exemple. Ces solutions sont très accessibles avec des montants d’investissement faibles et des retours sur investissements bien supérieurs aux projets ERP classiques. La technologie de RPA est aussi aisément utilisée par les entreprises de middle market (1 à 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Néanmoins, le degré de maturité du RPA est encore faible en France. Avec l’intelligence artificielle, il est considéré comme un outil parmi d’autres pour accroître la productivité des fonctions administratives.