Interview de Stanislas Barthélémi, senior manager chez KPMG France, spécialiste Cryptos & Web3
Le cours du bitcoin ne cesse d’atteindre de nouveaux records depuis les élections américaines du 5 novembre, frôlant désormais les 100 000 dollars. Cette envolée est-elle une preuve supplémentaire de son caractère ultra-spéculatif ou plutôt la marque de l’institutionnalisation de cet actif ?
Le bitcoin a connu plusieurs cycles de hausse naturels comme celui que nous constatons actuellement. Plusieurs phénomènes concourent à cette envolée du cours. La tendance de fond, depuis plusieurs mois, est celle d’une acceptation plus grande des thèses d’investissement qui se sont constituées autour du bitcoin, mettant en avant la rareté intrinsèque de cet actif et ses caractéristiques technologiques. A cela s’ajoute la baisse des taux qui a provoqué un regain d’attractivité envers les actifs risqués. Ce scénario s’est effectivement accéléré avec l’élection américaine, mais ce n’est pas uniquement Donald Trump qui a fait grimper le cours du bitcoin. Le Sénat et la Chambre des représentants ont également des positions de plus en plus favorables à cet actif numérique : 275 représentants élus se sont ainsi déclarés pro-cryptos, contre 125 anti. Constat similaire au Sénat, où le rapport de force penche désormais du côté des « crypto-enthousiastes ». La puissance des lobbies a probablement joué un rôle dans cette bascule, les acteurs cryptos ayant effectué plus de dons pour ces élections que les industries pharmaceutiques ou pétrolières.
Les achats de bitcoins par les sociétés ont plus que...