L’avocat américain Steven Schwartz a fait couler beaucoup d’encre à la fin du mois de mai. Lors d’un procès opposant son client à une compagnie aérienne, il avait fondé toute sa stratégie de défense sur ChatGPT, sans prendre la peine de vérifier l’information générée pour l’outil. Il a alors eu la mauvaise surprise d’apprendre que les décisions judiciaires sur lesquelles il appuyait son argumentaire étaient tout simplement fausses. L’outil conçu par OpenAI les avait inventées de toutes pièces. Cette affaire est symptomatique de l’engouement que suscite ChatGPT quelques mois seulement après son lancement en novembre dernier. Mais aussi des risques présentés par ce nouvel outil d’intelligence artificielle (IA) générative qui effraie autant qu’il fascine.

Extrêmement puissant et innovant, ce dernier peut apporter de nombreux avantages à tous les segments de l’économie, y compris aux métiers de la finance. Fonctionnant sur le mode d’un agent conversationnel, il est notamment doté de capacités de synthèse remarquables lui permettant d’automatiser un certain nombre de tâches à faible valeur ajoutée, et de redéployer ainsi les équipes sur des missions plus stratégiques. Son succès planétaire a d’ailleurs créé des vocations puisque d’autres outils du même genre ont émergé depuis : LLaMA, Vicuna, Alpaca, Vigogne ou Dromedary. Leurs compétences exceptionnelles commencent déjà à séduire de nombreux métiers : les banquiers s’en servent pour l’analyse crédit ou l’analyse financière, les...