Inspirées par le modèle des universités américaines, les grandes écoles françaises créent tour à tour leurs fonds d’investissement. Venant s’ajouter à la panoplie des dispositifs d’aide aux entrepreneurs, ces fonds permettent de renforcer les liens des anciens élèves avec leur école de formation, et offrent à ceux qui créent des start-up des ressources supplémentaires pour se développer.
Au début de l’année 2020, HEC Paris et Polytechnique lançaient à quelques mois d’intervalle leurs fonds de capital-risque. Depuis, l’idée séduit d’autres écoles et universités françaises, si bien qu’en mai dernier, c’était au tour de CentraleSupélec Venture de voir le jour et que d’autres formations comme Sciences Po ou l’Université PSL (Paris Sciences & Lettres) songent à lancer leurs propres versions de « fonds alumni ». Ce nouveau dispositif, dédié à l’entrepreneuriat des écoles, s’inspire en réalité du modèle des universités américaines comme Harvard, Yale, NYU et bien d’autres, qui depuis 2014 ont elles-mêmes lancé des « alumni ventures ».
Dans les grandes lignes, le fonctionnement des divers fonds de grandes écoles est similaire. D’abord, les anciens élèves placent leur argent dans un fonds d’investissement adossé à la marque de leur école. Ensuite, le portefeuille du fonds est progressivement composé de start-up en phase SEED dont l’un des fondateurs au moins est étudiant au sein de l’école, jeune diplômé ou encore passé par l’écosystème de l’école (laboratoire de recherche, incubateur, etc.). Enfin, les bénéfices sont reversés aux investisseurs mais également à l’école. « A HEC, par exemple, la société de gestion reverse 50 % du carried interest (performance au-delà d’un certain seuil) à la fondation HEC, explique Marguerite Gallant, directrice générale d’ HEC Alumni. Ces bénéfices seront investis dans un certain nombre de programmes de l’école dédiés à l’entrepreneuriat, mais serviront aussi à financer des élèves boursiers et autres projets d’HEC, par exemple. »