Depuis plusieurs années, le bitcoin est critiqué pour sa consommation massive d’énergie, qui implique une forte dépendance aux combustibles fossiles. L’extraction d’un seul bitcoin a une empreinte carbone plus importante que près de deux milliards de transactions Visa. Des évolutions sont en cours, mais la reine des cryptomonnaies devra-t-elle transiger sur la sécurité de son protocole pour réduire son empreinte carbone ?
La capitalisation du bitcoin est passée de 70 milliards à plus de 1 000 milliards de dollars entre novembre 2018 et novembre 2021. Au cours de cette période, sa consommation énergétique mondiale annuelle a presque quadruplé, pour atteindre plus de 200 térawattheures (TWh)1. Autrement dit, la consommation d’énergie annuelle du bitcoin pourrait alimenter 50 % des ménages britanniques. En plus de l’empreinte carbone massive de cette consommation d’énergie, les déchets électroniques générés par la demande de calcul équivalent à jeter un iPhone neuf à chaque transaction.
Les pouvoirs publics et les législateurs sont contraints de réagir. La Chine a d’ailleurs interdit l’extraction de cryptomonnaies dès septembre 2021. De plus, 197 pays ont signé l’Accord de Paris, qui vise à limiter la hausse des températures mondiales à 2 °C en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Or, une étude prédit que le bitcoin à lui seul pourrait faire augmenter les températures mondiales de 2 °C d’ici trois décennies2.
Ethereum, la deuxième plus grande cryptomonnaie par capitalisation boursière, consomme environ 95 TWh d’électricité par an. Combinées à la consommation d’énergie du bitcoin, les deux cryptomonnaies se classeraient au 15e rang mondial, proche de ce que consomme l’ensemble de la population mexicaine.
Les autres actifs sont-ils toutefois plus vertueux ? On qualifie parfois le bitcoin d’or numérique. De fait, il a, comme l’or, une offre limitée (vingt et un millions d’unités). Et pour...