Le marché des cryptoactifs a perdu plus de la moitié de sa capitalisation au cours des six derniers mois. Violent, ce décrochage ne surprend toutefois pas vraiment les professionnels du secteur. Il résulte en effet avant tout de facteurs structurels cycliques dont les conséquences sont amplifiées à la marge par la conjoncture économique actuelle.
Le marché des cryptoactifs fait grise mine. Après avoir atteint un pic de plus de 3 000 milliards de dollars en novembre dernier, sa capitalisation globale a chuté de près de 60 % ces six derniers mois, pour s’établir, en fin de semaine dernière, à un peu plus de 1 300 milliards de dollars. Le cours du bitcoin, figure de proue de la cryptosphère, a reculé pour sa part de 69 000 dollars – record historique –, à un peu moins de 30 000 dollars sur la période. Tout comme la célèbre cryptodevise créée par le mystérieux Satoshi Nakamoto en 2008, les centaines d’autres cryptoactifs (les « altcoins ») tels que l’ether, le cardano ou le TerraUSD (voir encadré) ont accusé des reculs très significatifs de 40 à 60 %, qui ont donné des sueurs froides aux investisseurs… Mais, si spectaculaire soit-il, ce plongeon n’est pas surprenant. « Il s’explique pour une large part par des facteurs structurels inhérents au marché des cryptoactifs dont l’incidence s’était déjà fait sentir lors de l’éclatement de la bulle de 2017 et qui appelaient une nouvelle correction, assure Romain Saguy, chief revenue officer au sein de la cryptobanque Coinhouse. La forte baisse repose dans une moindre mesure sur des causes conjoncturelles en lien avec le contexte économique et financier à l’œuvre depuis la sortie de la crise sanitaire. »
Le bitcoin présente en effet des caractéristiques qui entretiennent, voire stimulent, ces grands mouvements baissiers. Son fonctionnement repose sur le « halving », procédé qui...