Les expérimentations se multiplient dans la perspective envisagée d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) en Europe. Si les cas d’usage pour les échanges entre banques paraissent nombreux, l’euro numérique de détail, destiné aux citoyens, aurait une utilisation répondant à des besoins précis.
Aquoi servirait, au sein de la zone euro, une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), qui serait donc émise par la BCE ? Si le projet, qui fait l’objet de nombreuses expérimentations, paraît assez avancé, au point que la probabilité n’a jamais aussi grande qu’il voie le jour, l’usage qui serait fait de cette monnaie n’est pas des plus clairs. Les experts de la Banque de France l’admettent, les motivations mises en avant à ce stade, pour la création de ce nouvel instrument, sont souvent défensives. Ils insistent sur les risques que ferait courir au système financier la création de monnaies numériques par les Gafas, qui pourraient rencontrer à coup sûr un certain succès dans les pays en voie de développement, mais pas seulement. « Ces innovations sont porteuses de risques pour notre système de paiement » a souligné le 19 novembre Denis Beau, premier sous-gouverneur à la Banque de France, lors d’un colloque Labex Refi (Laboratoire d’excellence-régulation financière) consacré à l’innovation financière.
Ces risques se concentrent sur la MNBC de détail, l’euro numérique, qui serait destiné à l’ensemble des citoyens de la zone euro. Il faut distinguer celui-ci de la MNBC « de gros » (Wholesalre) ou interbancaire, qui concerne les acteurs financiers.
La concurrence des big techs
Dans le premier cas, le risque considéré est celui de voir apparaître des monnaies ou quasi-monnaies concurrentes, à l’instar du projet de Meta (auparavant Facebook) baptisé initialement Libra, d’une cryptomonnaie utilisable par...