Pour Jean-Pierre Valensi, associé KPMG en France, head of capital markets advisory, les exigences des investisseurs de la tech ne devraient pas faiblir malgré la baisse des taux.
Alors que le financement de l’innovation s’amenuise depuis deux ans, après une année 2021 exceptionnelle, comment la French Tech envisage-t-elle la rentrée dans un environnement macroéconomique toujours perturbé ?
L’écosystème français de l’innovation envisage la rentrée avec prudence et sérieux, car il est clair que nous ne sommes plus dans la situation d’euphorie que l’on a pu connaître il y a quelques années. Si l’on ne prend en compte que les tours de table supérieurs à 3 millions d’euros, le premier semestre a été relativement difficile en termes de financement, avec 2,9 milliards d’euros levés par les start-up de la French Tech, contre 3,6 milliards en 2023 sur la même période. Mais il y a tout de même des raisons d’espérer.
Sur le plan macroéconomique, on observe une détente sur les taux tandis que l’inflation est revenue à des niveaux plus raisonnables, ce qui a mécaniquement un impact positif sur la valorisation des entreprises de la tech. Sur le plan microéconomique, les entreprises à un stade de développement avancé vont poursuivre leur travail sur l’amélioration de leur performance économique et financière, en cherchant plus d’efficacité opérationnelle, en passant en revue l’ensemble des process et en mettant en concurrence leurs fournisseurs afin d’améliorer leurs marges, l’objectif pour elles étant d’atteindre un Ebitda positif à l’horizon 2025 ou 2026. Cette situation tranche avec les années 2020 et 2021 durant lesquelles la croissance prévalait sur la...