Interview croisée avec Cédric Testut (gauche), directeur juridique groupe chez Orange et Laurent Bensaid, (droite) managing partner chez King & Spalding LLP à Paris.
A quelle occasion un grand groupe tel qu’Orange fait-il appel à des prestataires juridiques extérieurs ?
Cédric Testut : La direction juridique groupe d’Orange compte environ 280 juristes et intervient sur des sujets très variés, incluant le corporate, le M&A, le réglementaire, le droit de la concurrence, le droit social, les données personnelles, le droit pénal, la propriété intellectuelle et les brevets, avec bien sûr beaucoup de droit des contrats (achats, réseaux, B2B, etc.), et j’en oublie… Et puis bien sûr du contentieux autour de ces activités devant les tribunaux judiciaires, les tribunaux administratifs, les tribunaux de commerce, les prud’hommes, parfois des tribunaux arbitraux. Et dans ces cas, nous n’avons pas le choix, nous sommes accompagnés par des conseils.
Toutefois, s’agissant des activités hors contentieux, depuis de nombreuses années, je pousse à ce qu’un maximum d’activités juridiques soient internalisées. Nous sommes en effet une direction juridique importante en nombre, avec des juristes et directeurs juridiques qui ont pu exercer comme avocats, et il existe une attente forte de la part des directeurs exécutifs du groupe et de leurs équipes de bénéficier d’un interlocuteur de haut niveau juridique pour répondre à leurs interrogations sur les projets, les situations qu’ils rencontrent, pour les accompagner au quotidien. Cela n’est possible qu’avec des juristes fortement impliqués et maîtrisant les enjeux des divisions du groupe (business, international, innovation, finance, etc.).
Mais en tout état de cause, il nous faut faire appel à des prestataires extérieurs, car nous ne pouvons, ni ne savons, tout faire.
Comment ces besoins ont-ils évolué ces dernières années ? Le télétravail a-t-il un impact sur vos relations avec ces prestataires extérieurs ?
Cédric Testut : Nous avons la chance, nous juristes, d’avoir une activité qui...