Le virement instantané, qui permet de débiter un compte bancaire pour en créditer un autre en quelques secondes, peine à se diffuser. La BCE comme la Commission européenne, qui voient en cette technique la future norme des paiements, s’impatientent. Certaines banques ont décidé de jouer le jeu, en le proposant gratuitement à leurs clients. Au-delà des particuliers, les entreprises ont de bonnes raisons de s’y intéresser, y compris les plus grandes.
Il a fallu huit ans et une crise sanitaire pour que les Français adoptent dans leur grande majorité le paiement sans contact, avec leur carte bancaire, en 2020. Combien d’années seront-elles nécessaires pour que la technique du virement instantané, qui permet de débiter un compte bancaire pour en créditer un autre en moins de 10 secondes, soit la norme officielle ? La Commission européenne, qui, avec la BCE, entend promouvoir cette technique, initiée depuis 2017, s’impatiente. Aujourd’hui, en France, seuls 3 à 4 % des virements réalisés par des particuliers utilisent la norme SCT Inst (SEPA Instant Credit Transfer), et pour les entreprises, l’utilisation reste marginale. Dans le reste de la zone euro, seule l’Allemagne fait vraiment mieux.
En France, « le paiement instantané se développe dans la grande distribution, l’assurance, ou pour les huissiers, par exemple, assure Julien Lasalle, chef du service de la surveillance des moyens de paiement scripturaux à la Banque de France. Mais il faut aller plus loin. A terme, cette technique, est appelée à devenir la “nouvelle norme”, pour reprendre les termes de la Commission européenne. Aujourd’hui, sa progression reste assez lente, alors qu’il est temps de lui faire sa place. Le paiement instantané pourrait supplanter des moyens de paiement archaïques tels que le chèque. » Pour un professionnel, par exemple, l’intérêt premier du paiement instantané, c’est l’assurance d’être payé sans délai, et à coup sûr : un plombier qui reçoit le...