Pourquoi est-il important de mesurer l’évolution du secteur des fintechs ?
Finance Innovation est un pôle de compétitivité mondial créé par l’Etat en 2007. A ce titre, nous avons pour vocation d’encourager l’innovation et la recherche dans l’écosystème financier et, en particulier des start-up financières. Dans le cadre de notre mission, nous entendons notamment montrer à l’Etat que l’écosystème des fintechs en France se structure, qu’il est important et qu’il faut continuer de l’accompagner, notamment au travers de subventions. A cet effet, nous devions aller plus loin que la seule analyse des levées de fonds réalisées chaque année sur ce secteur, et mesurer également l’évolution annuelle des fintechs en termes de recrutement et de chiffre d’affaires ainsi que la façon dont elles utilisent leur capital. Le lancement du Palmarès Fintech 100 s’inscrit dans cette démarche.
Quels sont les résultats marquant de cette étude ?
La structure de revenus des fintechs est particulièrement intéressante et illustre bien le modèle économique qu’elles privilégient. 68 % de ces dernières ont plus de 50 % de leurs revenus qui s’appuient sur un modèle SaaS et donc, qui est récurrent. D’autre part, pour 79 % d’entre elles, la crise de Covid-19 a eu un effet neutre ou positif. Un chiffre qui vient confirmer la résilience voire l’opportunisme des entreprises digitalisées dans le contexte de la crise sanitaire. Il est d’ailleurs aussi intéressant de relever que 50 à 75 % des fintechs ont plus de la moitié de leurs collaborateurs qui travaillent dans la tech (plutôt que dans la finance). D’où l’intérêt des divers dispositifs d’aide et de subvention de l’Etat et de l’Europe en matière de recherches, de développement et d’innovations (CIR, etc.). Enfin, nous constatons avec surprise que l’Espagne et plus généralement les pays d’Europe du Sud sont la première destination internationale de ces fintechs. Une tendance que nous confirme d’ailleurs Business France.
Quels défis les fintechs vont-elles devoir relever ?
Le développement des levées de fonds va contribuer à renforcer la compétitivité de ces fintechs mais également leur environnement concurrentiel, que ce soit en France ou à l’international. Elles sont ainsi 59 % à estimer que le développement de la concurrence représente leur principal risque. 39 % des fintechs considèrent par ailleurs que l’évolution réglementaire, son suivi et les mises en conformité qui en découlent représentent un risque et surtout, un coût. Enfin, le recrutement de talents spécialisés en nouvelle technologie notamment représente également un enjeu de taille.