Portée par la technologie de la blockchain, la finance décentralisée propose désormais de nombreux services. Au départ attentistes, les banques sont aujourd’hui convaincues qu’il s’agit d’une innovation majeure qu’elles doivent s’approprier, à travers une phase d’acculturation et de mise à jour technologique qui passe d’abord par l’activité de conservation d’actifs numériques.
Longtemps hostiles aux actifs numériques et à la technologie blockchain qui promettaient de désintermédier leurs services, les établissements bancaires se trouvent aujourd’hui à un tournant stratégique. Leur dilemme : comment appréhender l’univers crypto qui s’est construit en opposition à la finance traditionnelle ? Autrefois réservé aux initiés, ce dernier développe désormais un nombre exponentiel d’usages avec notamment l’émergence des métavers et l’avènement des NFT, obligeant les banques à se positionner et à adapter leur point de vue sur le sujet. « Jusqu’à récemment, elles ne voulaient pas entendre parler des actifs numériques dans les offres faites aux clients, explique Pauline Adam-Kalfon, associée en charge de l’activité blockchain chez PwC France et Maghreb. Mais avec l’arrivée de projets de monnaies digitales des banques centrales, ces groupes qui étaient plutôt frileux font évoluer leur stratégie. »
D’autant que ce développement des usages s’est accompagné d’une régulation accrue qui a vocation à rassurer les banques. Avec l’agrément de prestataire de services sur actifs numériques délivré par l’AMF, qui fait de ces détenteurs de potentiels partenaires, mais également avec le projet de loi MiCA au niveau européen, dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2024. Ainsi, les établissements bancaires semblent s’ouvrir progressivement aux multiples opportunités business qui découlent de cet univers. « Les banques observent de près les prévisions de croissance de ce...