En France, les regtechs, entreprises simplifiant la mise en conformité réglementaire des institutions financières au moyen de solutions technologiques, figurent parmi les acteurs les plus dynamiques de la finance innovante. Un essor porté par la recrudescence des textes juridiques et l’intensification du risque de défaut de conformité pour les banques et prestataires de services d’investissement.
Cardabel, Chekk, Flaminem, Fortia ou QuickSign. En quelques années, les regtechs se sont imposées en France parmi les acteurs les plus dynamiques de la finance innovante, actuellement en plein essor. Désignées ainsi en référence aux termes «regulatory» et «technology», ces entreprises se proposent, par le biais de technologies de pointe (intelligence artificielle, biométrie, blockchain, cryptographie, cloud, etc.), de simplifier et d’accélérer la mise en conformité réglementaire des institutions financières : banques en premier lieu, mais aussi prestataires de services d’investissement, sociétés de gestion de portefeuille et conseiller en investissement financier. A fin 2018, France Fintech et Klein Blue Partners dénombraient une petite centaine de ces start-up dans l’Hexagone, créées pour la plupart (80 %) au cours des huit dernières années et dont le chiffre d’affaires cumulé avoisinait alors 80 millions d’euros.
Un triplement des coûts de mise en conformité
Leur développement comme celui de leurs quelque 800 homologues étrangères s’explique d’abord par la multiplication, au lendemain de la crise financière et bancaire amorcée en 2007, des textes juridiques encadrant l’activité des institutions financières. A titre d’exemple, entre 2008 et 2018, les seuls établissements de crédit européens ont été visés par près d’une cinquantaine de directives ou règlements, selon la Fédération bancaire française (dont CRD sur les normes prudentielles, DSP2 sur les services de paiement et le corpus LAB-FT sur l’anti-blanchiment et la...