En 2021, le marché des jetons non fongibles, ou NFT, s’est considérablement développé, au point d’être désormais valorisé 50 milliards de dollars. Les cas d’usage de ces actifs numériques inscrits sur la Blockchain et apparentés à des titres de propriété se diversifient, y compris dans la finance. Face à cet essor, plusieurs régulateurs commencent à prendre position.
En septembre dernier, la start-up française Sorare, alors peu connue du grand public, bouclait le plus gros tour de table de l’histoire de la French Tech, d’un montant de 580 millions d’euros. Conceptrice d’un jeu vidéo de « fantasy football » dans lequel les participants sont appelés à acquérir et à vendre des cartes virtuelles de joueurs célèbres, la jeune pousse parisienne créée en 2019 a bâti son succès fulgurant sur une technologie en vogue : les jetons non fongibles, ou NFT. « Les NFT sont des certificats de propriété numériques émis, achetés ou vendus par le biais de la technologie Blockchain, auxquels sont attachés des biens ou services sous-jacents tels que les cartes conçues par Sorare », indique Alexandre Stachtchenko, directeur Blockchain & Cryptos chez KPMG France. En 2021, les jetons non fongibles ont été l’objet d’un très fort engouement, si bien que leurs échanges se sont chiffrés à près de 20 milliards de dollars en décembre, contre quelques dizaines de millions un an plus tôt, selon l’agrégateur Nonfungible.com. Au printemps dernier, une transaction inédite a contribué plus particulièrement à populariser ces nouveaux instruments : la vente d’une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple, représentée par un NFT, pour 70 millions de dollars !
Les NFT, des actifs numériques étroitement liés à la blockchain Ethereum
- Si les premiers jetons non fongibles (NFT) ont vu le jour en 2012 sur la blockchain Bitcoin, 90 % d’entre eux sont, aujourd’hui, créés et échangés sur la blockchain Ethereum. « Sur ce réseau, les NFT répondent à des standards de fabrication ou normes informatiques, baptisés ERC 721, explique Alexandre Stachtchenko, directeur Blockchain & Cryptos chez KPMG France. Ces normes leur confèrent leurs attributs, garantissent leur interopérabilité, et permettent leur échange par le biais d’interfaces qui reconnaissent ces mêmes standards. »
- Un nombre significatif de NFT sont également créés et échangés par le biais de sous-couches ou de réseaux compatibles avec Ethereum. Ces derniers mois, la part de marché de ce dernier dans le marché des NFT s’est toutefois érodée en raison du développement d’autres blockchains dites « NFT compatibles », comme Ronin et Solana. D’aucuns estiment même que cette dernière pourrait, à terme, remplacer son grand rival grâce à des propriétés techniques plus abouties.
Des informations détaillées
Le succès croissant de ces actifs numériques s’explique d’abord par celui des blockchains publiques comme Ethereum. « Ces technologies permettent à leurs utilisateurs de réaliser des transactions de gré à gré sans...