Les banques françaises se sont lancées dans une stratégie d’expérimentation tous azimuts de l’intelligence artificielle, dopée par l’arrivée de l’IA générative. Alors qu’elles pourraient constituer le deuxième secteur bénéficiaire de cette rupture technologique, elles doivent affronter à la fois le défi de la diffusion de ces techniques à grande échelle et celui de la création de nouveaux services à valeur ajoutée liés à l’IA.
L’intelligence artificielle (IA) s’immisce partout, au point que le Fonds monétaire international (FMI) estime dans une étude récente que l’IA aura un impact, à terme, sur 60 % des emplois dans les pays développés. Mais, d’ores et déjà, ses effets apparaissent, potentiellement, plus importants dans certains secteurs d’activité. C’est le cas des banques. « Le secteur bancaire sera le deuxième secteur grand bénéficiaire de l’IA, après la tech, estime Sébastien Lacroix, directeur associé chez McKinsey Paris, directeur du pôle institutions financières de McKinsey en France. On peut estimer entre 200 et 300 milliards de dollars dans le monde les gains potentiels pour les banques (liés à une productivité ou des revenus accrus), soit entre 3 et 5 % de leurs revenus. » Ce résultat n’est pas si étonnant, si l’on considère que les banques sont devenues de vraies entreprises technologiques ayant recours massivement à l’outil informatique pour gérer la masse de données concernant tous leurs clients. Cela se mesure notamment par l’ampleur des investissements qu’elles consentent chaque année pour faire progresser leur niveau technologique. « Une grande banque européenne consacre entre 3 et 5 milliards d’euros par an aux seules dépenses informatiques », souligne Pierre Lahbabi, directeur des services financiers chez Sopra Steria. BNP Paribas emploie 47 000 salariés dans ses servives IT (qu'ils soient internes ou externes), ce qui correspond à un près d'un quart de l'effectif total.
L’intelli...