Pour Axel Botte, directeur de la stratégie marchés chez Ostrum AM, la situation économique américaine, objet d’inquiétude cet été sur les marchés, est beaucoup moins préoccupante que celle de la Chine.
Début août, les marchés financiers ont connu de fortes tensions suite au relèvement des taux au Japon et à la publication d’indicateurs du marché du travail décevants aux Etats-Unis. L’ampleur de cette réaction n’a-t-elle pas été néanmoins surprenante ?
En fait, nous attendions un mouvement de la Bank of Japan (BoJ) plutôt en septembre. Un rebond du yen était anticipé depuis très longtemps car la valeur d’équilibre de la devise japonaise se situe entre 125 et 130 yens pour un dollar plutôt qu’à 145 yens, niveau autour duquel il tourne encore aujourd’hui. Cela fait en outre un certain temps que l’inflation est en ligne avec les 2 % ciblés par la BoJ. La réaction des investisseurs n’en a pas moins été extrêmement forte, alors même que la hausse des taux a été limitée à 15 points de base. Mais le discours plus accommodant de la Fed tenu le même jour à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire, puis l’annonce deux jours plus tard de statistiques d’emploi décevantes aux Etats-Unis ont provoqué le débouclage d’opérations de carry trade, qui consistent à emprunter à des taux bas en yens pour investir dans des devises plus rémunératrices comme le dollar.
La chute des marchés, renforcée par la moindre liquidité pendant cette période de l’année, n’a toutefois pas duré. Après le recul de 12% de l’indice Nikkei, ce dernier s’est repris dès le lendemain (+ 10 %), avant de se stabiliser. De son côté, le dollar/yen est resté volatil, mais dans une fourchette assez limitée de 142 yens pour un dollar au plus bas et 149 au plus haut.