Si les investisseurs et les prévisionnistes se montrent sereins, tablant sur deux baisses des taux avant la fin de 2024, l’année 2025 s’annonce beaucoup plus incertaine. La guerre commerciale que Donald Trump entend raviver, avec de fortes hausses des droits de douane, provoquerait une résurgence de l’inflation américaine qui risque d’entraver la BCE dans son assouplissement progressif de la politique monétaire.
La BCE n’annonce pas ses décisions de politique monétaire à l’avance, ménageant un suspens théorique. Mais, par petites touches, elle avait donné le sentiment que le statu quo prévaudrait pour sa réunion du 18 juillet, et cela a été le cas. Les taux directeurs restent fixés à 3,75 % pour le taux de dépôt, à 4,25 % pour le taux de refinancement et à 4,50 % pour la facilité de prêt marginal. Les investisseurs espéraient donc surtout un signe clair de la part de Christine Lagarde concernant l’orientation à venir de la politique monétaire, à partir du mois de septembre. Ils n’ont pas obtenu beaucoup d’informations. « Il n’y a eu aucun engagement, aucune “guideline”, rien du tout », ont pu écrire François Cabau et Hugo Le Damany, économistes zone euro chez Axa Investment Managers. Pour autant, les « BCE watchers » ont appris à lire entre les lignes des discours de Christine Lagarde. Le fait que la présidente de la BCE relativise les fluctuations de l’inflation, qui sont liées « en partie aux effets de base liés à l’énergie », relevant en outre que « les derniers indicateurs d’enquête signalent que la croissance des salaires se modérera au cours de l’année prochaine » a rassuré le marché sur la perspective de baisse de taux à la rentrée. De plus, « Christine Lagarde a ajouté à son discours habituel une remarque sur la contraction des profits au premier trimestre, qui compense pour partie la hauss...