Dans un contexte économique plus que jamais incertain, la Banque centrale européenne hésite sur la marche à suivre au cours des prochains mois. De nombreux économistes la voient marquer une pause dans la baisse des taux dès le mois de juin, dès lors que le taux principal, la facilité de dépôt, aura été ramené à 2,25 % en avril.
Depuis que le processus de baisse des taux d’intérêt a été entamé en zone euro, en juin 2024, Christine Lagarde a toujours refusé de tracer un chemin pour la politique monétaire à venir, en raison d’un environnement économique incertain. La présidente de la BCE a affirmé avec constance que l’évolution des taux serait décidée réunion après réunion, la banque centrale restant « data dependant ». Le 6 mars, après avoir annoncé une nouvelle baisse de 25 points de base des taux directeurs – ramenés à 2,50 % pour le taux de dépôt –, Christine Lagarde a insisté encore plus qu’à l’habitude sur le poids des incertitudes. « Le maître mot de la BCE, c’est aujourd’hui l’incertitude, souligne François Cabau, économiste senior pour la zone euro chez AXA IM. L’incertitude tient d’une part à ce que va décider Donald Trump, en matière de droits de douane, concernant l’Europe – début avril, les intentions américaines devraient être précisées – qui aura à coup sûr un impact négatif sur la croissance. D’autre part, en sens inverse, le plan allemand de relance budgétaire pourrait avoir un effet positif sur l’activité en zone euro, mais dans un délai inconnu. »
De quel côté penchera la balance, entre l’effet négatif de la guerre commerciale et celui positif du changement de pied allemand, alors que la croissance reste aujourd’hui très faible en zone euro (la BCE l’a révisée à la baisse à 0,9 % pour 2025) ? Les optimistes insistent sur le poids de la relance outre-Rhin. « Si la guerre commerciale...