Si l’euro a déjà retrouvé des couleurs face au dollar depuis le mois de septembre, remontant jusqu’à 1,10, il devrait continuer de progresser, soutenu par la hausse des taux d’intérêt. Celle-ci sera beaucoup plus forte en Europe qu’aux Etats-Unis au cours des mois à venir.
Plus que jamais, le malentendu entre les marchés financiers et les banques centrales, notamment la Banque centrale européenne (BCE), s’approfondit. Alors que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a confirmé le jeudi 2 février la forte hausse des taux d’intérêt directeurs qu’anticipait le marché (+ 0,50 point de pourcentage, ou + 50 points de base), et a pré-annoncé une nouvelle hausse équivalente en mars, les investisseurs ont paradoxalement réagi avec enthousiasme à ces annonces de politique monétaire. Les taux d’intérêt à long terme se sont fortement détendus, le rendement de l’OAT 10 ans tombant de 25 points de base (pb), à 2,48 %. Mieux : le spread entre les taux allemands à long terme et ceux de l’Italie a chuté dans une proportion inconnue en une seule séance, reculant de 40 pb dans les minutes qui ont suivi la publication du communiqué de la BCE.
Comment expliquer une telle réaction ? « Ni la Fed, qui a relevé mercredi ses taux de 25 pb, ni la BCE n’ont eu un discours accommodant (“dovish”), mais le marché a apprécié qu’elles ne soient pas plus bellicistes (“hawkish”) que prévu, souligne Nadia Gharbi, économiste senior chez Pictet Wealth Management. Christine Lagarde a tenté tout au long de la conférence de presse suivant la réunion des gouverneurs de la BCE de calmer l’optimisme du marché, d’inverser la tendance… mais en vain. » La présidente de la BCE a mis en avant la persistance de tensions inflationnistes. « Les pressions sur les prix restent fortes, en...