La crise politique dans laquelle la France a été plongée à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale risque d’affaiblir l’économie française, d’autant plus si elle perdure. L’absence de réformes permettant de réduire le déficit public pourrait notamment conduire à une détérioration des conditions financières, pour les entreprises comme pour les particuliers.
La dissolution surprise de l’Assemblée nationale annoncée le 9 juin a plongé le monde économique dans une grande incertitude, qui risque de ne pas se dissiper sous peu. Quelle que soit l’Assemblée nationale sortie des urnes, le 7 juillet, la probabilité d’une instabilité politique durable est jugée très élevée. « Le plus probable, c’est un blocage politique en raison de l’absence de majorité absolue à l’Assemblée pour aucune des forces en présence », estime Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. Dans cette configuration, aucun des trois pôles (Rassemblement national et alliés, majorité sortante, et Nouveau Front populaire) ne disposerait d’une assise parlementaire stable pour former un gouvernement. Des alliances seraient nécessaires, qui pourraient éclater dans le cas, probable, de divergences sur la politique à suivre.
Sans majorité claire, l’instabilité gouvernementale et la crise politique permanente seraient de mise. « Le risque, pour les acteurs économiques, c’est l’absence durable de gouvernement stable, ce qui entraînerait une perte de confiance », estime Anton Brender, chef économiste de Candriam.
De l’instabilité gouvernementale découlerait « une absence de prise de décisions et de réformes permettant de résoudre les problèmes de l’économie française », relève Eric Dor. D’où le risque, alors, d’un attentisme de la part des chefs d’entreprise, alimentant une véritable spirale négative. Avant même la dissolution, la croissance...