Le projet de loi de finances pour 2025 prévoira un impôt supplémentaire sur les bénéfices des entreprises réalisant plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Pour toutes les entreprises, les cotisations patronales seront alourdies sur les bas salaires. En outre, des prélèvements fiscaux en hausse sont prévus concernant les frais généraux (voitures de fonction, billets d’avion…). Certains particuliers, parmi les plus aisés, seront, eux aussi, mis à contribution.
Le projet de loi finances pour 2024 avait marqué la fin des baisses d’impôts pour les entreprises. Avec celui pour 2025, qui sera officiellement dévoilé le 10 octobre, une étape supplémentaire sera franchie : les impôts seront augmentés, à rebours de la politique fiscale favorable aux entreprises, voulue par Emmanuel Macron depuis 2017 . Selon Bercy, la situation budgétaire justifie en effet des mesures d’urgence, à caractère exceptionnel. Il est vrai que, hors temps de crise économique majeure (récession de 1993, crise financière de 2008, Covid en 2020), jamais le déficit des comptes publics n’avait atteint un tel niveau (6,1 % du PIB en 2024, selon les dernières estimations de Bercy). Pour autant, une dégradation importante a déjà été constatée en période non pas de crise mais de très faible croissance, comme aujourd’hui : entre 2001 et 2004, le déficit public s’est accru de 2,7 points de PIB. Toutefois, le point de départ était beaucoup moins défavorable que pendant la période récente (1,4 % de déficit/PIB en 2001, contre 4,7 % en 2022). D’où l’urgence actuelle à agir.
Aujourd’hui, la faible croissance, tirée par les seules exportations, contribue au marasme budgétaire. En l’absence de hausse de la consommation, les recettes de TVA sont en berne, ne progressant que de 2,3 % sur les huit premiers mois de l’année, selon Bercy, soit une hausse proche de zéro une fois l’inflation déduite. Cela contribue à un écart croissant entre les prévisions de recettes fiscales et les...