Les grandes réformes économiques de Joe Biden ont été des succès, mais le choc inflationniste en a limité l’impact sur la population.
Alors que Joe Biden s’est retiré de la course à la présidence des Etats-Unis, quel bilan peut-on dresser de son mandat ?
Le bilan de Joe Biden est étonnamment positif si l’on tient compte des obstacles auxquels sa politique s’est heurtée au Sénat, où l’opposition – y compris une infime minorité dans son propre camp – dispose d’une forte capacité d’obstruction. Son mandat a par ailleurs commencé dans des conditions très difficiles car l’économie, après le choc Covid, était en pleine récession : en 2020, la croissance des Etats-Unis a reculé de 3,5 %. Joe Biden est arrivé avec un plan de redressement immédiat, qui a donné lieu à une relance budgétaire massive de 1 900 milliards de dollars. Elle a permis de faire passer en quatre ans le taux de chômage de 14 % à 4 % et d’augmenter en même temps le taux d’emploi, tout en réduisant l’écart des salaires puisque ce sont les plus bas qui en ont le plus profité.
Des lois majeures ont également été passées comme l’Inflation Reduction Act (IRA) et le Chips and Science Act. Quel en a été l’impact ?
Pour relancer l’économie américaine, les « Bidenomics » ont été construits autour du thème majeur du « Buy american ». L’IRA vise à réorienter l’économie vers un mode de fonctionnement plus durable, et a bénéficié pour cela de subventions énormes, qui devraient atteindre 370 milliards de dollars. Celles-ci ont surtout profité à des Etats plutôt pauvres, souvent conservateurs, mais aussi à d’autres comme le Texas (également conservateur), traditionnellement dépendant du pétrole. De son côté, le Chips Act, d’un montant de 53 milliards de dollars, vise à rapatrier aux Etats-Unis la fabrication des semi-conducteurs, et a connu, comme l’IRA, un grand succès auprès des Etats comme des entreprises.
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