«La charge de la dette publique continuera de diminuer pour passer sous la barre des 40 Mde, en raison des excellentes conditions dont nous avons bénéficié ces dernières années.»
Quel bilan dressez-vous de l’année 2019 pour l’AFT ?
2019 a été une année historique, à plusieurs titres. D’abord, jamais la France ne s’était financée à des conditions aussi favorables. De 0,53 % en 2018, le taux moyen des émissions de moyen et long termes a en effet plongé à 0,11 %, du jamais vu ! Dans ce contexte, le taux souverain à 10 ans a par exemple atteint fin août un niveau plancher (- 0,44 %). Quelques jours plus tard, la France réalisait sa première émission avec un rendement négatif sur une maturité de 15 ans. Par ailleurs, en 2019, l’AFT a émis de la dette à moyen et long termes (deux ans et plus) nette des rachats à hauteur de 200 milliards d’euros, un montant record. En tenant compte des sommes supplémentaires levées pour rembourser par anticipation de la dette court terme existante, le total se porte même à 246 milliards d’euros… Au-delà des volumes, il est enfin intéressant de signaler que la durée moyenne de nos émissions de moyen et long termes a avoisiné l’an dernier 11 ans, non loin du pic de 2016-2017 (environ 11,4 ans). La baisse continue des rendements jusqu’à la rentrée de septembre a il est vrai incité de nombreux investisseurs à allonger leur horizon de placements pour gagner quelques points de base de rémunération. A titre d’illustration, nous avions levé 7 milliards d’euros sur 30 ans en 2018. L’an dernier, ce total s’est établi à 24 milliards d’euros. Lorsque nous avons créé en février 2019 une nouvelle OAT à 30 ans (« benchmark »), je n’aurais jamais imaginé qu’elle atteindrait un encours supérieur à 20 milliards en moins d’un an !