Comme évoqué depuis deux mois, la BCE a décidé une première baisse de ses taux directeurs. Mais, alors que l’inflation diminue moins vite que prévu, la banque centrale reste très hésitante sur la marche à suivre au cours des prochains mois.
Les banques centrales doivent-elles annoncer à l’avance leur politique, malgré l’environnement macroéconomique très incertain ? A cette question, la BCE a répondu début mars par l’affirmative, la plupart des gouverneurs, dont celui de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, insistant alors sur la perspective d’une baisse des taux début juin. Pour justifier l’attente de la fin du printemps, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, mettait en avant, notamment, la nécessité d’obtenir une confirmation du ralentissement des salaires. Trois mois plus tard, les statistiques concernant les hausses salariales ne sont pas plus rassurantes qu’elles ne l’étaient début mars, et il apparaît que la hausse des prix a été plus élevée que prévu en mai… mais la BCE est tenue d’agir comme prévu, sous peine de provoquer un choc sur les marchés, ce qui aurait été le cas si elle s’était assise sur ses pré-annonces. Christine Lagarde a ainsi annoncé le 6 juin une baisse de 0,25 point (25 points de base) de ses trois taux directeurs, la facilité de dépôt, qui détermine aujourd’hui le coût des prêts interbancaires (euribor 3 mois), voyant son taux ramené de 4 à 3,75 %.
« Dans le contexte actuel d’inflation plus forte que prévu (la hausse des prix a atteint 2,6 % en mai en zone euro, contre 2,4 % en avril), on peut se demander si cette baisse en juin n’est pas une erreur de politique économique », s’interroge Cyril Regnat, responsable des solutions de recherche et stratégiste taux chez...