Tout en insistant sur l’affermissement du cycle de reprise dans la zone euro, la BCE a rappelé jeudi dernier que les perspectives d’inflation restaient basses. Dans ce contexte, l’institution a réaffirmé son engagement à maintenir une politique accommodante, ce qui devrait, selon les économistes, empêcher tout mouvement haussier marqué des taux et de l’euro à court terme.
Mario Draghi a (un peu) remis les pendules à l’heure. A l’issue de la précédente réunion de la Banque centrale européenne (BCE), début mars, les investisseurs avaient cru comprendre dans les propos du président de l’institution un engagement à normaliser la politique monétaire plus rapidement que prévu, ce qui avait provoqué une appréciation de l’euro face au dollar ainsi qu’un rebond de quelques points de base des taux de marché. Jeudi dernier, le président de l’institution de Francfort a tenu à rassurer.«Une orientation très accommodante de la politique monétaire reste indispensable», a-t-il ainsi déclaré, avant de réaffirmer que les taux directeurs resteraient durablement bas et que le programme de rachat d’actifs, dit quantitative easing, serait poursuivi jusqu’en décembre prochain. «Si nécessaire, nous sommes même prêts à étendre la taille ou la durée de ce dispositif», a renchéri Mario Draghi. Depuis avril, la BCE achète 60 milliards d’euros de titres par mois, contre 80 milliards auparavant, sur les marchés obligataires primaire et secondaire. «Après l’emballement des marchés en mars, Mario Draghi a tenu à montrer qu’il restait prudent», résume Cyril Regnat, stratégiste chez Natixis.
Une inflation sous-jacente stable autour de 1 %
Pourtant, la conjoncture s’est, de l’avis même de l’institution, améliorée entre-temps. «Par rapport au rendez-vous de mars, la BCE a adopté un biais légèrement plus positif sur la croissance, confirme Thierry Sarles, responsable de l’équipe taux chez CPR AM. Après avoir fait état de...