Chargée de pourvoir aux besoins de trésorerie de l’État, l’AFT s’apprête de nouveau à lever des montants historiquement élevés sur les marchés. En raison notamment de la politique monétaire extrêmement accommodante de la BCE et de l’appétit renforcé des investisseurs pour les obligations souveraines les plus liquides, son responsable Anthony Requin se veut néanmoins confiant quant à la bonne exécution du programme de financement 2021.
2020 aura été une année record à plusieurs titres pour l’Agence France Trésor, qui n’avait jamais emprunté autant d’argent sur les marchés et obtenu des conditions de financement aussi favorables. Quel bilan dressez-vous de cet exercice exceptionnel ?
L’année 2020 a été celle des superlatifs. En levant 260 milliards d’euros (et près de 290 milliards d’euros en tenant compte des rachats d’obligations existantes), notre programme d’émissions a littéralement explosé, pour atteindre effectivement un niveau inédit. D’ordinaire, sa taille fluctue d’une année sur l’autre dans une fourchette de 5 à 10 milliards d’euros. Sous l’effet de l’augmentation du déficit public provoqué par la crise de la Covid-19, elle a bondi, en net, de 60 milliards d’euros ! Malgré cela, l’AFT a emprunté, pour ses émissions d’une durée supérieure à 1 an, au taux moyen pondéré de – 0,14 %. C’est la première fois dans son histoire que l’agence se finance en territoire négatif pour ses émissions de moyen et long termes. Le précédent record, tout récent puisqu’il datait de 2019, s’établissait à + 0,13 %. La performance est d’autant plus remarquable que cette nouvelle diminution de notre coût d’emprunt est intervenue alors que la durée de vie moyenne de la dette de l’Etat s’est légèrement allongée, passant de huit ans et 63 jours fin 2019 à huit ans et 78 jours fin 2020. Compte tenu de l’ampleur de la crise que nous avons connue, et que nous continuons de vivre, nous sommes donc très satisfaits des modalités d’exécution de notre programme de financement en 2020.