La BCE, qui a abaissé son principal taux directeur de 25 points de base, à 2,75 %, devrait, au cours des prochains mois, poursuivre dans cette voie d’un assouplissement progressif de sa politique monétaire. La reprise ou non de la croissance en zone euro déterminera le point d’atterrissage de cet assouplissement, proche de 2 % ou en dessous.
Confiance mais prudence : tels sont les deux maîtres mots des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui ont décidé, à l’unanimité, le 30 janvier, de baisser les taux directeurs de la BCE de 25 points de base. Le taux principal, la facilité de dépôt, est ainsi ramené comme prévu à 2,75 %.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, insiste sur la confiance des gouverneurs de la banque centrale dans le reflux de l’inflation, qui devrait revenir à 2 % au cours de l’année 2025. Ce sera le cas non seulement pour l’inflation globale, qui intègre les prix les plus volatils (ceux de l’énergie et des produits alimentaires), mais aussi pour l’inflation sous-jacente, déterminée par des facteurs « domestiques ». « La plupart des mesures de l’inflation sous-jacente laissent entrevoir une stabilisation durable de l’inflation », souligne Christine Lagarde. Cette confiance repose notamment sur les derniers indicateurs concernant les hausses de salaires, qui, tous, annoncent une modération croissante. La bataille contre l’inflation a donc tout l’air d’être gagnée.
La chute de la croissance en Europe contribue à ce reflux des hausses de prix et salaires. Au cours du dernier trimestre de 2024, le PIB de la zone euro a stagné, selon les premières indications, en raison d’un recul en France (-0,1 %) et en Allemagne (-0,2 %), que les bonnes performances espagnoles (+ 0,8 %) ou portugaises (+ 1,5 %) n’ont pas compensé. Les économies française et allemande représentent à elles seules la moitié de la zone euro.