Alors qu’elles connaissent depuis 2008 une forte croissance aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les sociétés de technologies financières, communément appelées «fintechs», connaissent un engouement croissant en France depuis environ un an. Pour certains professionnels, les jeunes sociétés hexagonales pourraient toutefois avoir du mal à compenser l’avance prise par leurs concurrentes étrangères.
Payer au restaurant avec son smartphone, acheter des devises en quelques clics depuis sa tablette, recharger sa carte bancaire prépayée via une plateforme Internet… Toutes ces opérations financières difficilement envisageables il y a une vingtaine d’années sont aujourd’hui devenues une réalité. La plupart de ces innovations ne sont toutefois pas nées dans les départements R&D des acteurs historiques de l’industrie financière (banques, sociétés de gestion, compagnies d’assurance, etc.) mais au sein de jeunes sociétés appelées «fintechs». Leurs activités peuvent paraître hétérogènes : elles vont du paiement mobile au crowdfunding, en passant par l’affacturage, la gestion de trésorerie ou encore les opérations de change. Elles ont cependant toutes en commun la particularité de proposer des services financiers qui s’appuie sur la maîtrise de nouveaux outils technologiques.
«La finance est en train de connaître une révolution comparable à celle qu’a vécue le secteur des télécommunications il y a quinze ans, affirme Bernard-Louis Roques, directeur général de la société de gestion Truffle Capital. Le numérique commence à transformer en profondeur les habitudes des entreprises et des particuliers en matière d’utilisation de services financiers, ce qui rend nécessaire une adaptation de l’offre dans ce domaine.»
Une alternative aux services financiers «traditionnels»
Les premières entreprises à revendiquer l’appellation «fintech» ont émergé aux Etats-Unis au lendemain de la crise de 2008, bénéficiant d’un contexte où les banques et les...