Pour financer ses dépenses que les recettes fiscales ne suffisent pas à honorer, l’Etat français lève chaque année l’équivalent d’environ 8 % de son PIB sur les marchés financiers. Une tâche qui incombe à l’Agence France Trésor, dont la quarantaine de collaborateurs est dirigée par Anthony Requin depuis près de quatre ans.
En ce lundi 2 décembre 2019 ensoleillé, il y a déjà comme une ambiance de fête dans l’enceinte du ministère de l’Economie et des Finances. Dans le hall du bâtiment Colbert, situé à proximité de l’entrée principale, quelques exposants ont en effet installé un marché de Noël où sont proposés aux fonctionnaires, le temps de leur pause déjeuner, plantes, objets décoratifs et spécialités culinaires de saison. Pendant ce temps, au neuvième étage de l’immeuble, l’ambiance est plus grave. Et pour cause : chargée de pourvoir aux besoins de trésorerie de l’Etat, l’Agence France Trésor (AFT) s’apprête à lever plusieurs milliards d’euros sur les marchés ! Au programme du jour : une levée de fonds comprise entre 3,6 et 4,8 milliards d’euros sur des échéances de 3 mois, 6 mois et 12 mois – depuis 2012, l’institution définit pour l’émission de bons du Trésor (BTF), dette dont la maturité initiale s’étend jusqu’à un an, une fourchette de montants pour chaque ligne, et non plus un montant fixe.
Le rôle central des spécialistes en valeurs du Trésor
L’opération n’est certes pas inédite, l’AFT intervenant sur les marchés, à quelques exceptions près, chaque semaine et empruntant tous les ans l’équivalent d’environ 8 % du PIB hexagonal. Pour ce faire, l’institution dispose de deux techniques : celle de l’adjudication au prix demandé (dite «à la hollandaise») qui consiste à servir les titres en fonction des meilleurs taux proposés par les investisseurs, et celle de la syndication qui repose sur un engagement entre les souscripteurs réunis dans un...