Officiellement présentée comme entièrement bénéfique pour la société et l’économie françaises, la transition énergétique aura des effets majeurs sur la vie des entreprises et des ménages, qui devront assumer des investissements importants et un coût de l’énergie en forte hausse. Une évolution dont le financement passera notamment par des hausses d’impôts.
Une planète sauvegardée, une vie plus agréable, des emplois supplémentaires, et des gains de pouvoir d’achat… A lire la documentation officielle concernant la transition énergétique, notamment la « Stratégie nationale bas carbone » (SNBC) présentée par le ministère de l’Ecologie, c’est un chemin de roses – ou presque – qui se profile, d’ici 2050, pour la France, date à laquelle la neutralité carbone serait atteinte. L’activité humaine devrait alors engendrer un faible niveau d’émissions de CO2, compensées par les « puits de carbone », tels que des forêts. Cette vision idyllique risque fort de ne pas correspondre à la réalité. Rares sont les macroéconomistes se préoccupant des conséquences de la transition énergétique, mais ceux qui s’y intéressent se montrent plutôt inquiets. C’est le cas, notamment, de Jean Pisani-Ferry, ex-conseiller d’Emmanuel Macron, pour qui les politiques énergétiques à venir risquent d’ébranler durablement les économies. « La décarbonation peut être considérée comme un choc d’offre négatif, à l’instar des chocs pétroliers des années 1970 », écrit-il dans la revue Le Grand Continent.« A court terme, au moins, elle aura forcément un effet négatif sur la production potentielle. »
Un choc tarifaire conjoncturel
Déjà, l’actualité offre un avant-goût des tensions que pourrait provoquer la transition énergétique, avec une très forte hausse des prix de l’électricité. La semaine dernière, sur le marché de gros européen, ils ont atteint un nouveau record, à plus de 100 euros le mégawattheure,...