Foyer originel de la pandémie de Covid-19, la Chine relance actuellement son économie après une mise en veille de trois mois entre février et avril. Christophe Lauras, président de la CCI France Chine, revient pour Option Finance sur la manière dont les entreprises françaises implantées localement ont affronté la crise sanitaire, et sur les perspectives qui les attendent sur ce marché.
Près de 2 000 entreprises françaises sont implantées en Chine aujourd’hui. Quelle a été l’incidence de la crise sanitaire sur leur activité dans ce pays ?
Comme toutes les entreprises localisées dans les grands centres économiques du pays, les sociétés françaises ont été contraintes de fermer leurs sites et leurs bureaux entre début février et mi-avril. Le confinement a été décrété dans la foulée des congés du Nouvel An chinois. Aussi, beaucoup de travailleurs locaux en visite dans leurs familles n’ont pu regagner leur domicile, ce qui n’a pas été sans poser des problèmes d’organisation. Mais les entreprises françaises ont, dans leur majorité, bien appréhendé la distanciation grâce à leurs politiques de digitalisation très avancées, rendues nécessaires par la prééminence de la technologie dans le pays. Il n’est d’ailleurs pas rare que les filiales chinoises des entreprises françaises aient un temps d’avance sur le reste de leurs groupes en matière de numérique.
Sur le plan financier, les groupes et ETI ont, sans surprise, mieux résisté à la mise en veille de leur activité que les petites entreprises. Parmi celles-ci, les entités ne disposant pas de lien capitalistique avec la France – beaucoup de restaurants, des start-up et cabinets de conseil indépendants, etc. – et donc de ressources financières additionnelles ont, indéniablement, le plus souffert. En effet, à rebours des consignes officielles des pouvoirs publics, les banques locales n’ont pas toujours facilité l’accès au crédit pour les structures étrangères. Et la Chine, contrairement à la France, n’a pas mis en place de prêts garantis par l’Etat.
Les pouvoirs centraux,...