Affectée par le ralentissement de l’activité mondiale, l’économie allemande, très dépendante de la demande extérieure, accuse le coup depuis plusieurs mois. Un fléchissement auquel les entreprises françaises, qui exportent vers l’Allemagne des produits peu sensibles aux aléas conjoncturels actuels, résistent plutôt bien.
L’Allemagne, dont le PIB de 3 300 milliards d’euros à fin 2018 comptait alors pour 30 % de celui de la zone euro, va-t-elle entrer en récession ? La question est sur toutes les lèvres depuis plusieurs mois, alors même qu’un certain nombre d’indicateurs se dégradent depuis près d’un an. Après un premier fléchissement de 0,2 % sur 3 mois au troisième trimestre de l’an dernier, l’activité s’est une nouvelle fois contractée entre avril et juin derniers outre-Rhin, de 0,1 %, et beaucoup d’économistes tablent désormais sur une croissance nulle, voire négative, au troisième trimestre.
Après quatre mois de baisse consécutive, l’indice de référence du climat des affaires allemand, publié par l’institut Ifo, est ressorti à 95,7 en juillet, son niveau le plus faible depuis avril 2013. De 43,5 le mois dernier, l’indice manufacturier des achats (PMI), révélateur de la santé et de la performance économique du secteur manufacturier élaboré par IHS Markit, a flirté pour sa part avec sa triste performance de juillet (43,2), la plus mauvaise en... sept ans !
Une succession de déconvenues expliquée essentiellement par le ralentissement de l’activité industrielle allemande, qui compte aujourd’hui pour 25 % du PIB domestique. En l’espace d’un an et demi, entre novembre 2017 et juillet 2019, le taux annuel de croissance de la production industrielle s’est déprécié de + 6 % à - 0,6 % outre-Rhin, tandis que les commandes au secteur manufacturier, elles, se sont contractées de 2,5 % entre janvier et juillet.