En 2019, les entreprises françaises ont plutôt bien encaissé la détérioration de la conjoncture mondiale grâce au dynamisme de la demande intérieure et à la politique monétaire expansionniste de la Banque centrale européenne. Ces facteurs de soutien devraient perdurer cette année et compenser, in fine, une diminution plus marquée des exportations du secteur privé.
Ce n’était pas gagné d’avance, mais 2019 s’est achevée sur une note plutôt positive pour les entreprises françaises. En dépit du ralentissement prononcé de la croissance de l’Hexagone sur l’année écoulée (de 1,7 % en 2018 à 1,2 % ou 1,3 %, selon les estimations), un certain nombre d’indicateurs témoignent effectivement d’un certain dynamisme du secteur privé. En 2019, la croissance des investissements des entreprises françaises, reflet de leur confiance en l’avenir, devrait atteindre 3,9 %, selon l’Insee et la Banque de France, un niveau légèrement supérieur à la moyenne de 3,7 % enregistrée entre 2015 et 2018. Leur taux de marge brute s’est établi pour sa part à 32,4 % sur la période, selon Euler Hermes, une performance en hausse de 1,2 point sur un an et située au-dessus du taux moyen de 31,8 % dégagé depuis 2000 (voir encadré). Enfin, malgré un premier trimestre difficile, les défaillances ont reculé pour la quatrième année consécutive de 3,3 %, avec 51 000 cas recensés, alors même que les créations de structures, au nombre de 750 000, ont augmenté de 15 % par rapport au précédent record de 2018.
«La décélération enregistrée par l’économie française entre fin 2018 et début 2019 laissait présager d’un certain nombre de dommages, se remémore Julien Marcilly, chef économiste chez Coface. In fine, malgré le recul de la croissance, le secteur privé a plutôt bien résisté au ralentissement de l’activité mondiale, et a même continué d’afficher, dans certains secteurs, une véritable robustesse.»