La large victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle et les sondages favorables à son mouvement en vue des élections législatives ont soulagé les investisseurs, comme en témoigne le resserrement de l’écart entre les taux souverains français et allemands. Dans ce contexte porteur, l’activité des entreprises sur les marchés financiers devrait s’accélérer.
Lopération «reconquête» est lancée. Alors que de nombreux investisseurs étrangers, en particulier américains et asiatiques, avaient depuis le début de l’année soit vendu, soit délaissé la dette française de crainte de voir un candidat eurosceptique accéder à l’Elysée, plusieurs d’entre eux ont recommencé, la semaine dernière, à acheter des obligations souveraines. Certes, ces flux sont restés relativement contenus. Mais la dynamique devrait se poursuivre dans les prochains jours, selon les spécialistes. «Même si les investisseurs estiment que l’ampleur de la victoire d’Emmanuel Macron a été contrebalancée par le poids significatif de l’abstention et des votes blancs, ils sont extrêmement soulagés que le scénario du pire pour l’Europe ait été évité», observe Vincent Chaigneau, coresponsable recherche fixed income chez Société Générale CIB.
Dans ce contexte, l’écart entre les taux français et allemands (spread) s’est ainsi resserré. Déjà, à l’issue du premier tour du scrutin, le spread entre l’OAT 10 ans et le Bund de même échéance s’était sensiblement réduit, passant de plus de 70 points de base (pb) à une cinquantaine de points de base. Il est aujourd’hui retombé autour de 40 pb, son niveau moyen des dernières années. De quoi inciter certains investisseurs à revoir leur stratégie. «Perceptible avant le premier tour, l’engouement pour la mise en place d’instruments de couverture sur la dette française s’est dégonflé, poursuit Vincent Chaigneau. Depuis la publication des résultats du second tour, l’appétit pour le risque est redevenu extrêmement fort.»