Votée récemment par l’Assemblée nationale, la « taxe Zucman », qui a toutefois de très faibles chances d’être appliquée un jour, a peu à voir avec le projet de Bercy d’impôt sur les riches, conçu dans la perspective de la loi de finances pour 2026. Le nouvel impôt touchera un peu plus de contribuables que celui imaginé par Gabriel Zucman, mais avec une assiette beaucoup moins large et un taux bien plus faible.
La « taxe Zucman », inspirée par l’économiste Gabriel Zucman, et votée par l’Assemblée nationale à l’initiative des députés écologistes, a fait couler beaucoup d’encre récemment, inspirant de nombreux commentaires inquiets. Elle a pourtant très peu de chances de figurer dans le Code général des impôts, dans un avenir proche, le gouvernement et le Sénat s’opposant à ce texte législatif, qui ne sera peut-être jamais inscrit à l’ordre du jour des débats sénatoriaux. Mais le Premier ministre, François Bayrou, n’a-t-il pas, avec le ministre de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, pour projet de faire adopter par le Parlement un impôt similaire ? C’est ce qui a pu être compris, les premières fuites dans la presse au sujet des intentions de l’exécutif, début janvier, évoquant un chef du gouvernement prêt à faire une concession majeure au Parti socialiste en acceptant de reprendre la taxe Zucman à son compte. En fait, il n’en est rien, les deux projets différant fortement.
Sur le principe, certes, le futur « impôt Lombard », qui figurera dans la loi de finances pour 2026, ressemble au projet de « taxe Zucman ». Dans les deux cas, il s’agit en effet d’un impôt différentiel : s’agissant de la taxe approuvée récemment par les députés, la contribution demandée aurait été équivalente à la différence entre 2 % de la valeur du patrimoine global du contribuable et la somme des impôts déjà payés (impôt sur le revenu, IFI…), exprimés en pourcentage de ce patrimoine. Si, par exemple, une...