Club Med, Scor, Atos, Vivendi… La société de gestion alternative CIAM, fondée par Catherine Berjal et Anne-Sophie d' Andlau, s’est fait remarquer depuis plusieurs années en n’hésitant pas à contester publiquement la stratégie de grands groupes. Figurant parmi les pionnières de l’engagement actionnarial, les deux gérantes se défendent d’être de simples activistes, préférant mettre en avant la préservation des intérêts des actionnaires et la création de valeur pour l’entreprise.
Votre fonds, CIAM, est l’un des rares en France à manifester publiquement certains de ses désaccords avec de grands groupes cotés, ce qui lui vaut d’être considéré comme un investisseur activiste. Vous définissez-vous comme tel ?
Anne-Sophie d’Andlau : CIAM est une société de gestion alternative qui gère notamment un fonds event driven, une stratégie qui ne s’apparente pas à celle d’un fonds activiste. Nous avons lancé en 2010 ce premier fonds qui vise à tirer parti des anomalies de valorisation lors d’opérations en capital (M&A, restructurations…). A l’époque, nous nous sommes effectivement inspirées des modèles de hedge funds aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, qui étaient alors peu développés en Europe continentale, en adoptant toutefois rapidement une approche différente. Nous repérons certes des sociétés dont la valorisation n’est pas, selon nous, à son juste prix et que nous pensons pouvoir améliorer grâce à un engagement actif. Mais à la différence de certains hedge funds ou d’activistes connus, nous privilégions toujours le dialogue quand c’est possible, ce qui correspond à la grande majorité des cas. Le fait d’être basées à Paris facilite ce dialogue car nous bénéficions d’une bonne connaissance de l’écosystème.
Catherine Berjal : Notre approche est pragmatique et nos intérêts sont toujours alignés avec ceux des entreprises. Lorsque nous avons identifié un problème de gouvernance, c’est que nous pensons que sa résolution pourrait créer de la valeur, pas en détruire !...