Avec des coupons à deux chiffres et une très faible corrélation aux cycles financiers, les obligations catastrophe présentent des atouts qui captent l’attention des investisseurs, en particulier institutionnels. Le durcissement du marché de l’assurance est favorable aux souscripteurs de ce type d’instruments. Mais leur complexité implique de prendre quelques précautions.
C’est un soleil radieux qui brille depuis quelques mois sur les obligations catastrophe, ces produits de couverture contre les ouragans, les inondations et autres feux de forêt. Avec un rendement total de plus de 16 % depuis le début de l’année, selon le site spécialisé Artemis, les « cat bonds » sortent nettement du lot dans un univers obligataire très volatil. Assis sur le principe de la réassurance, ces instruments de dette complexes, appartenant à la famille plus large des ILS (insurance-linked securities), permettent de s’exposer à des risques de catastrophes naturelles (ouragans, typhons, tremblements de terre, etc.). Les investisseurs perdent tout ou partie de leur capital si un de ces événements survient et déclenche le cat bond. Mais dans le cas inverse, ils récupèrent intégralement leur mise et bénéficient du paiement de coupons.
Or, ces derniers sont devenus particulièrement attractifs. « Les coupons sont aujourd’hui à des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis dix ans, souligne François Divet, head of ILS chez AXA IM Alts. Les cat bonds sont des obligations à taux variable adossées aux taux courts américains qui sont désormais à plus de 5 %. S’y ajoutent des spreads eux aussi très élevés, ce qui porte les coupons à 12 % en dollars. » En fin d’année dernière, la situation était plus extrême encore puisque les spreads avaient grimpé jusqu’à 11,5 %. Un pic notamment dû à une sinistralité accrue. « A la suite de l’ouragan Ian qui a touché la Floride en septembre 2022,...