Jean-Michel Nakache, directeur commercial et marketing de Swiss Life Asset Managers.
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Quelle analyse faites-vous des marchés financiers, et comment s’adaptent les investisseurs institutionnels ?
D’une façon générale, les principales classes d’actifs arrivent en bout de course. Une course de plus de trente ans pour les marchés obligataires avec la baisse des taux qui a été importante, et une course en termes de valorisation avec des marchés actions qui ont atteint des niveaux assez élevés sur les principales zones que sont les Etats-Unis ou l’Europe. Les investisseurs institutionnels ont, pour leur part, amorcé un changement de comportement : ils sont devenus un peu plus conservateurs dans leur orientation du risque. Il y a un souhait de réduction globale du risque au sein des portefeuilles. Ils ne veulent pas remettre du bêta en portefeuille, que ce soit en taux ou en actions, mais optimiser au sein des classes d’actifs le rapport volatilité/performance. D’une manière générale, il y a un peu de désintérêt pour les gestions typées value, growth, ou de stock picking qui sont moins efficaces dans ces marchés de stop and go. A l’inverse, les investisseurs institutionnels réfléchissent à avoir recours à des gestions plus techniques, autrefois qualifiées de quantitatives. On assiste à l’essor de tous les process de minimum variance, de smart beta, de volatilité contrôlée. Ce sont des processus de gestion qui ont démontré leur capacité à délivrer de la performance sur la durée, et ce avec une volatilité moindre. Typiquement, aujourd’hui, sur des fonds en minimum variance, on tourne à 20 de volatilité contre 26 pour un indice MSCI Euro. C’est très efficace en termes de rendement performance/volatilité.