Bénéficiant de la hausse des taux d’intérêt, la dette privée corporate a amélioré son couple rendement/risque. Les levées de fonds ont été pourtant plus difficiles ces derniers mois, les investisseurs institutionnels craignant que la dégradation de la conjoncture n’entraîne une hausse des taux de défaut. Les gérants anticipent néanmoins un regain d’intérêt pour cette classe d’actifs en 2024.
Avec des rendements souvent à deux chiffres, la dette privée corporate a largement profité de la hausse des taux d’intérêt. « Elle reste la principale classe d’actifs du marché privé à avoir enregistré des performances relativement bonnes, bénéficiant des rendements plus élevés offerts aux prêteurs, relève Olivier Jéséquel, directeur, responsable du bureau de Paris de bfinance. Bank of America, utilisant les données de LCD, ICE et Preqin, indique que la dette privée a surperformé le capital-investissement pour la première fois depuis la crise financière mondiale. » La performance de cette classe d’actifs s’appuie en effet sur des taux d’intérêt flottants. « Le rendement de la dette corporate senior correspond à celui de l’Euribor plus une prime de 7 % à 8 %, le rendement brut se situe ainsi actuellement autour de 12 % », explique Nicolas Nedelec, directeur de la dette privée chez Eurazeo.
Paradoxalement, les levées de fonds ont été plus difficiles ces derniers mois. « La collecte de fonds a connu une tendance à la baisse au cours des 12 à 18 derniers mois, précise Torsten Heidemann, responsable des activités infrastructures et énergies chez Berenberg. Il est clair que les cycles d’investissement s’allongent et qu’une fois qu’une collecte de fonds a été clôturée, la levée pour les fonds suivants doit souvent déjà commencer. » Les chiffres au niveau mondial témoignent de ce ralentissement. « 45 milliards de dollars ont été levés au niveau mondial au troisième trimestre, ce qui...