Nouvel « or vert » de l’investissement, les données extra-financières sont devenues un enjeu stratégique pour les asset managers. Pour satisfaire leurs besoins de plus en plus sophistiqués, ces derniers multiplient les fournisseurs auxquels ils font appel. Et les budgets explosent.
Dix fois plus : l’an dernier, la base de données extra-financières sur laquelle s’appuie le gestionnaire d’actifs Arkea IS a explosé, passant de 25 000 entrées à 360 000 ! « Nous avons à la fois augmenté le périmètre des valeurs couvertes et la richesse des indicateurs suivis », témoigne François Deltour, président du directoire d’Arkea IS. Un exemple loin d’être isolé : pour mettre en œuvre leurs promesses de généraliser l’approche responsable dans leur gestion, les asset managers ont dû nourrir leurs modèles d’analyse d’un nombre sans cesse croissant d’indicateurs extra-financiers. Et même pour ceux qui ne placent pas les enjeux de durabilité au cœur de leurs priorités, la pression est aussi venue du régulateur qui, à travers ses exigences de reporting (article 29 de la loi Energie Climat, taxonomie, SFDR…), a accentué les besoins de l’industrie. Face à cette déferlante, il est devenu urgent pour les acteurs de l’asset management de mettre en place une stratégie claire sur la sélection et l’intégration de ces données ESG, à la fois matière première indispensable et poste de dépenses de plus en plus lourd.
Des scores ESG qui ont moins la cote
Pendant longtemps, ces données ont essentiellement consisté en des scores ESG fournis clé en main par les agences de notation extra-financière. C’était un chiffre ou une lettre qui résumait l’avis d’une agence sur un émetteur et qui pouvait être directement utilisé dans un processus de gestion. Une approche insatisfaisante pour beaucoup de gérants. « Il n’est pas possible...